Les marquoirs
On situe l’origine des marquoirs à la Renaissance (XVe-XVIe siècle en Europe). Les jeunes filles étaient initiées aux travaux d’aiguilles et elles brodaient l’alphabet et les chiffres sur des pièces de tissu (il fallait penser au trousseau …)
A partir du XVIIe siècle, on constate une certaine évolution dans la réalisation de ces abécédaires : On y ajoute des symboles et des motifs et tout cela devient de plus en plus élaboré au fil du temps. Un marquoir (sampler pour les anglo-saxons) devait comporter un alphabet en minuscule ou majuscule, des fleurs et autres symboles, une frise, le lieu, la date, les noms, prénom et âge de la brodeuse.
En fait, au travers de ces travaux d’aiguilles on vérifiait aussi les compétences de la brodeuse en matière d’écriture, de calcul et bien évidemment de broderie. La jeune fille allait être appelée à entrer dans le monde des adultes et devait être capable de marquer son propre trousseau. C’était un long cheminement qui débutait à l’âge de sept ans. A 12 ans elle devait être capable de réaliser son propre marquoir, qu’elle brodait sur une pièce de tissu et qui servait alors de modèle pour le marquage du trousseau (draps, nappes, torchons, serviettes …). Il était le reflet de la personnalité et du talent de la jeune fille.
Et à l’époque, il fallait absolument marquer le linge, les lessives se faisant en commun au lavoir !